UN HOMME ET SON PĂCHĂ. Roman de Claude Henri Grignon Canada/QuĂ©bec, 1894-1976, publiĂ© Ă MontrĂ©al aux Ăditions du Totem en 1933. AdaptĂ© pour la radio Ă partir de 1939, pour la tĂ©lĂ©vision dans les annĂ©es 1950 et 1960, pour le cinĂ©ma en 1948 et 1950 par Paul Gury les deux fois, frĂ©quemment rééditĂ©, Un homme et son pĂ©chĂ© a connu un succĂšs sans prĂ©cĂ©dent dans lâhistoire de lâĂ©dition quĂ©bĂ©coise et une immense popularitĂ© auprĂšs du public canadien français. Ăcrit au dĂ©but des annĂ©es trente, le roman, nourri de lâexpĂ©rience de la crise Ă©conomique de 1929 et inspirĂ© dâune conscience collective tournĂ©e vers lâĂ©pargne, met en scĂšne un personnage devenu le modĂšle mythique de lâavare quĂ©bĂ©cois. RĂ©sumĂ© de Un homme et son pĂ©chĂ© Tous les samedis, Donalda, la jeune femme de SĂ©raphin Poudrier, lave le plancher. ConvoitĂ©e par SĂ©raphin le riche» depuis son enfance, elle allie Ă ses yeux la bĂȘte de travail et la bĂȘte de plaisir. SĂ©raphin ne sâest pourtant pas laissĂ© Ă©garer par les sens. Il a fait de sa femme une servante privĂ©e des joies de lâamour, de la chair et de la maternitĂ©. La nourriture mĂȘme lui est comptĂ©e. Dans la maison sombre et glaciale, une piĂšce servant de magasin Ă lâusurier abrite trois sacs dâavoine oĂč il cache une bourse de cuir ne renfermant jamais moins de cinq cents Ă mille dollars en billets de banque, en piĂšces dâargent, dâor ou de cuivre» quâil vient caresser dans le plus grand secret. Câest lĂ sa plus intense voluptĂ©. Avec ses dĂ©biteurs, SĂ©raphin est impitoyable chap. 1-3. Lorsque Donalda tombe malade, son mari refuse dâaller chercher le docteur, une dĂ©pense dâau moins trois dollars pense-t-il. La petite cousine Bertine, venue soigner Donalda, excite les dĂ©sirs de lâavare. Câest Alexis, le pĂšre de Bertine, qui se dĂ©cide Ă aller jusquâĂ Sainte-Agathe quĂ©rir un mĂ©decin. Mais câest le prĂȘtre qui arrive le premier, Ă temps pour entendre la confession de Donalda qui sâĂ©teint dans la souffrance 4-8. SĂ©raphin retrouve sa vie de vieux garçon, oublie vite Donalda et sâabandonne totalement Ă sa passion qui lui procure des jouissances telles quâaucune chair de courtisane au monde ne pouvait les Ă©galer». Mais bientĂŽt, la possession de sa fortune lui fait craindre les voleurs, le feu, et lâempĂȘche de fermer lâĆil. Il dĂ©cide finalement de dormir avec sa bourse, et de ne jamais sâĂ©loigner de sa maison. Un jour, une de ses vaches tombe Ă lâeau. Tandis quâAlexis la sauve, le feu prend Ă la maison. SĂ©raphin se prĂ©cipite vers les sacs dâavoine. On retrouve son corps calcinĂ©, les deux poings fermĂ©s sur une piĂšce dâor et un peu dâavoine que le feu nâavait pas touchĂ© 9-13. Analyse du roman de Claude Henri Grignon Si ce roman, conçu selon les rĂšgles de lâesthĂ©tique rĂ©aliste, appartient au genre de la littĂ©rature de terroir, il met davantage lâaccent sur la peinture dâun caractĂšre que sur la description des mĆurs canadiennes françaises. Un dĂ©placement sâopĂšre ici de la peinture sociale Ă lâĂ©tude psychologique dâune passion sordide. SĂ©raphin Poudrier est un monstre insensible aux beautĂ©s de la nature, aux souffrances ou aux joies des hommes. ĂgoĂŻste, avare, luxurieux, il a substituĂ© lâargent aux Ă©motions et aux sentiments. La soumission de Donalda aux exigences de son Ă©poux relĂšve dâun masochisme soutenu par lâidĂ©ologie religieuse, qui la conduit Ă accepter son martyre et Ă se laisser mourir pour rĂ©parer ses pĂ©chĂ©s. Le sadisme de SĂ©raphin se double dâun masochisme triomphant lorsquâil se rĂ©jouit de souffrir de faim et de froid pour satisfaire sa passion de lâĂ©pargne. Mais si le hĂ©ros se caractĂ©rise par la rĂ©tention parcimonieuse et obstinĂ©e, il est aussi douĂ© dâappĂ©tits charnels qui le rendent vulnĂ©rable et vont Ă lâencontre de lâordre Ă©conomique qui rĂ©git sa vie. La concupiscence Ă©tant jugĂ©e mauvaise, SĂ©raphin reporte donc sur lâargent toute sa libido lâavarice se substitue au dĂ©sir sexuel. Il lui reste toutefois la jouissance de caresser son or, qui ne peut quâĂ©voquer celle du plaisir solitaire. Enfin lâĂ©tat nĂ©vrotique du personnage apparaĂźt pleinement lorsque lâangoisse paranoĂŻaque vient dĂ©truire le plaisir de thĂ©sauriser. Si SĂ©raphin Poudrier, dans lâesprit de Claude Henri Grignon, devait initialement ĂȘtre le type du paysan Ăąpre au gain, il a Ă©voluĂ© vers une incarnation de lâavarice. Loin de reprĂ©senter la paysannerie canadienne française, SĂ©raphin Poudrier incarne le pĂ©chĂ©. La morale est sauve puisque lâauteur chĂątie son hĂ©ros en le faisant pĂ©rir calcinĂ© aux cĂŽtĂ©s de son or chĂ©ri, les trois sacs dâavoine figurant le seul Dieu en trois personnes». Harpagon ou pĂšre Grandet des lettres canadiennes, SĂ©raphin Poudrier est devenu un type lĂ©gendaire au point que le lexique canadien français contient des expressions comme sĂ©raphiner» ou sĂ©raphinade». Plus d'articles sur la littĂ©rature quĂ©becoise LittĂ©rature quĂ©bĂ©coise Commandez les romans de Claude Henri Grignon sur Adaptation cinĂ©matographique commandez le film sur
RĂ©sumĂ©chapitre par chapitre du roman Des souris et des hommes de John Steinbeck. Monologuant sur son devenir si George apprenait « la bĂȘtise », il cherche Ă dissimuler le petit corps flasque. En mal de compagnie, la femme de Curley vient le rejoindre Ă ce moment et dĂ©couvre le petit cadavre. Apprenant quâil a un faible pour ce qui est doux au toucher, elle
QUELQUES INFOS SUR PRIMO LEVI ET SI CâEST UN HOMME » 1 BIOGRAPHIE Primo LEVI 1919-1987 NationalitĂ© italien. Origine sociale bourgeoisie turinoise dâorigine juive, trĂšs intĂ©grĂ©e Ă la culture italienne. Culture pas conscience de sa judĂ©itĂ© comme dâune diffĂ©rence essentielle. Pour lui un juif câest quelquâun de circoncis, qui ne fĂȘte pas NoĂ«l et ne mange pas de porc » et ensuite il dira On mâa rendu juif » la dĂ©portation. MĂ©tier chimiste Passion Amateur dâalpinisme et de montagne. Son arrestation RĂ©seau de rĂ©sistance dans les Alpes, appelĂ© Justice et LibertĂ©. Il est arrĂȘtĂ© par des miliciens italiens, le 13 dĂ©cembre 1943, soit quelques semaines aprĂšs la chute de Mussolini. Puis dĂ©portĂ© Ă Auschwitz en fĂ©vrier 1944 jusquâau 27 janvier 1945 date libĂ©ration du camp par lâarmĂ©e rouge. Si câest un homme » est datĂ© dĂ©cembre 1945-janvier 1947 ». Le livre a Ă©tĂ© longtemps mĂ©connu par le public italien, et câest seulement en 1958 quâil sera rééditĂ© Ă grand tirage. Le suicide de Primo Levi le 11 Avril 1987 Nilde Lotti, prĂ©sidente de la Chambre des DĂ©putĂ©s italiens, salue ainsi la mort de Primo Levi cf. p. 13 Nous devons considĂ©rer la mort tragique de Primo Levi comme un signe extrĂȘme de lâinoubliable crime contre lâhomme et la civilisation humaine que constitue le gĂ©nocide nazi. ... » RESUME RAPIDE DE SI CâEST UN HOMME » Dans cet ouvrage, Primo Levi nous parle dâune rupture de notre civilisation. Moment cauchemardesque oĂč le racisme construit en idĂ©ologie dans Mein Kampf », organisĂ© par quelques monstres Hitler et ses proches, relayĂ© par des milliers de fonctionnaires-bourreaux nazis, SS⊠et quelques millions d'hommes et de femmes assoupis allemands lâayant portĂ© au pouvoir et buvant ses paroles lors des meetings, a donnĂ© naissance Ă une nouvelle Ă©lite race aryenne, basĂ©e non pas sur les valeurs du mĂ©rite, des actions et du travail, mais uniquement sur la joie de haĂŻr l'autre. Si câest un homme est un rĂ©cit autobiographique, tous les faits quâil relate sont vĂ©ridiques alors quâil a 24 ans, il est fait prisonnier par la milice fasciste et dĂ©portĂ© dans le camp de Monowitz Auschwitz III est un sous-camp ou l'un des trois grands camps du complexe concentrationnaire et de mise Ă mort d'Auschwitz. Il fut Ă©tabli en octobre 1942 en Pologne. Il Ă©tait conçu Ă lâorigine comme un Arbeitslager camp de travail, mais il comprenait une forte composante d'extermination. Il y avait environ 12 000 prisonniers, Juifs dans leur grande majoritĂ©. Au camp de Monowitz Ă©tait adjointe la Buna Werke, une fabrique de caoutchouc oĂč les dĂ©tenus travaillaient. La Buna Ă©tait dirigĂ©e par des civils de la compagnie IG Farben et en coopĂ©ration avec la SS. Il y restera de dĂ©cembre 1943 jusquâen janvier 1945. CHAPITRE 1 Le voyage Son arrestation le 13 dĂ©cembre 1943 avec ses camarades de la Giustizia e LibertĂ , d'abord internĂ© Ă Fossoli, puis il part pour Auschwitz en Pologne avec 650 autres juifs italiens. Les pages suivantes, racontent le long voyage de 15 jours, la promiscuitĂ© dans les wagons Ă bestiaux, la faim et surtout la soif. Descendus du train, c'est le tri des "voyageurs", par sexe, Ăąge et Ă©tat gĂ©nĂ©ral. Primo Levi fait partie des " bons pour le travail" il est destinĂ© au camp de Buna-Monowitz. La suite du voyage se fait en camion. CHAPITRE 2 Le fond Fin du trajet en camion arrivĂ©e au camp puis rituel d'installation en 5 actes I la sĂ©ance de dĂ©shabillage ; II la sĂ©ance de tonte et de rasage ; III la douche ; IV l'habit des dĂ©portĂ©s ; V sĂ©ance de tatouage et fin de la premiĂšre journĂ©e au camp. Description et rĂšglement du camp ; les diffĂ©rentes catĂ©gories de prisonniers ; les conditions de travail aprĂšs quelques jours passĂ©s au camp, Primo Levi dĂ©couvre toute l'horreur de la dĂ©shumanisation, de la violence des privations et des conditions de vie, dans un dĂ©cor sordide sans repĂšres temporels possibles si ce n'est le rythme de la journĂ©e de travail. CHAPITRE 3 Initiation Primo Levi est affectĂ© au block 30 difficultĂ© de rentrer en contact avec ses camarades c'est une vĂ©ritable tour de Babel. Le pain devient monnaie d'Ă©change ; problĂšmes d'hygiĂšne Ă quoi bon se laver, sans QUELQUES INFOS SUR PRIMO LEVI ET SI CâEST UN HOMME » 2 savon.... Steinlauf dĂ©portĂ© plus ancien explique au narrateur que garder le rituel de la toilette, c'est continuer Ă se respecter et rester un homme. CHAPITRE 4 infirmerie Perte de la notion du temps " J'ai oubliĂ© depuis combien de jours nous faisons la navette". Le travail Ă l'usine difficile et Ă©puisant. BlessĂ© au pied, il fait la connaissance de l'infirmerie et la mascarade de la visite mĂ©dicale. Il reste 20 jours dans la "baraque de repos", le block 23, il entend parler par ses voisins des chambres Ă gaz et des fours crĂ©matoires. La musique au camp rythme les allers et les retours des dĂ©tenus. Primo Levi inactif, laisse son esprit vagabonder, souffrance suprĂȘme, dĂ©sespoir " Nous ne reviendrons pas. Personne ne sortira d'ici." CHAPITRE 5 Nos nuits Sortie de l'hĂŽpital, Primo est affectĂ© au block 45 oĂč il retrouve son ami Alberto. Entre cauchemar et rĂ©alitĂ©, il raconte toute l'angoisse de ces nuits de faux sommeil malgrĂ© la fatigue. Ce rĂȘve est celui de chacun rĂȘve de Tantale il voit des aliments mais il ne peut les manger ; rĂȘve qu'il fait le rĂ©cit de ce qu'il a vĂ©cu Ă ses proches mais personne ne lâĂ©coute... CHAPITRE 6 Le travail Changement de compagnon de nuit un Français Resnyk qui devient son compagnon de travail et qui fait tout pour lui allĂ©ger la tĂąche. Les repĂšres temporels au camp 10 H, les camions de la cantine passent ; 11 H Wachsmann va chercher la soupe ; 11h30, Question rituelle combien de soupes ? 12 H sirĂšne, heure de la soupe ; 13 H reprise du travail. CHAPITRE 7 Une bonne journĂ©e Soleil et 50 litres de soupe en plus volĂ©s expliquent l'optimisme du titre du chapitre. Fin de l'hiver. ProblĂšme de la faim " Le lager est la faim nous-mĂȘmes nous sommes la faim, la faim incarnĂ©e". Le non-sens de la Buna une usine oĂč travaillent sans relĂąche les dĂ©tenus pour rien. CHAPITRE 8 Par de lĂ le bien et le mal rĂ©fĂ©rence Ă Nietzsche Jour du changement de vĂȘtement avec 70 jours de retard jour de combines, d'Ă©changes, de vols, tout se monnaie au camp, vĂ©ritable place boursiĂšre Ă l'activitĂ© intense ! Echanges avec les civils et les peines qu'ils encourent s'ils sont pris en flagrant dĂ©lit. " Le vol Ă la Buna est l'unique voie d'approvisionnement rĂ©guliĂšre". Liste des produits Ă©changeables... Le narrateur interpelle le lecteur le bien et le mal a-t-il encore un sens dans cet univers ? CHAPITRE 9 Les Ă©lus et les damnĂ©s Primo Levi analyse la vie Ă lâintĂ©rieur du Lager camp et la nature humaine. Il constate quâici aussi, comme dans nâimporte quel groupe humain, ils peuvent se diviser en deux catĂ©gories les Ă©lus » et les damnĂ©s », les rescapĂ©s et les naufragĂ©s. Mais ici cette distinction est essentielle, car il sâagit de vie ou de mort. Au dĂ©but de ce chapitre, il pose le problĂšme du devoir de mĂ©moire " aussi pourra-t-on se demander [...] s'il est bon d'en conserver le souvenir." Comment survivre au Lager ? Levi donne quatre exemples d'immoralitĂ© pour survivre le voleur, le calculateur, l'organisateur, faire pitiĂ©. CHAPITRE 10 Examen de chimie Primo fait partie du Kommando de chimie, le 98, il est avec Alberto. Nous sommes en mai 1944, Primo Levi est au camp depuis trois mois. Interrogatoire du docteur Pannwitz, pour apprĂ©cier les compĂ©tences des 7 candidats Ă l'examen de chimie " Apparemment ça s'est bien passĂ© mais ce serait fou de penser que le tour est jouĂ©." Au cours de cet examen, le narrateur constate que ses souvenirs de chimiste sont intacts et il se sent redevenir lui-mĂȘme. Il lui faut pourtant supporter le regard humiliant que le docteur Pannwitz pose sur lui. CHAPITRE 11 Le chant d'Ulysse Rencontre de Primo Levi avec Jean Samuel alias Pikolo, qui deviendra son ami. Ils vont ensemble chercher la soupe et Primo lui donne une leçon d'Italien avec comme rĂ©fĂ©rence "le chant d'Ulysse" de Dante. " L'espace d'un instant, j'ai oubliĂ© qui je suis et oĂč je suis" CHAPITRE 12 Les Ă©vĂ©nements de l'Ă©tĂ© Nous sommes en aoĂ»t 1944. Les attaques aĂ©riennes ont commencĂ© mais ils ne savent de qui elles sont... Rencontre avec Lorenzo, un civil italien qui donne du pain et de la soupe supplĂ©mentaire Ă Primo Levi et qui Ă©crit Ă sa famille. Lorenzo est la preuve que la bontĂ© humaine existe c'est un souffle d'humanitĂ© au milieu de la barbarie du camp. CHAPITRE 13 Octobre 1944 Depuis 7 mois au camp et l'apprĂ©hension d'un nouvel hiver. Vie dans la crainte de la sĂ©lection qui condamne les plus faibles Ă la chambre Ă gaz de Birkenau. Jour de sĂ©lection un dimanche ... Il n'est pas sĂ©lectionnĂ©.
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